Sauver Yûya [ PV Yûya, Ryo ]

Je me retrouvais dans une espèce de chambre vide et sombre. Il n'y avait qu'une lucarne, une chaise et une table. J'étais allongé par terre, me tordant de douleur. Où avais-je atterris? Pourquoi étais-je là? Qu'était-il arrivé?
Les questions s'enchainaient dans mon esprit sans aucune réponse à la clé. J'avais beau retourner la situation dans ma tête, je ne comprenais rien...et les murmures qui me parvenaient étaient flous et je ne les comprenais pas eux non plus. Ce pendant j'avais cette sale impression d'être au bord d'un précipice, que quelque chose allait arriver, c'était imminent et j'en tremblais.
Ryo... où était-il en ce moment? Savait-il où je me trouvais?... Non, probablement pas... et mes larmes redoublèrent, je voulais me blottir dans ses bras et sentir sa chaleur contre moi. Je voulais être près de lui, je voulais le voir... il n'y avait que dans ses bras que je me sentirais en sécurité.

Je sentis des douleurs dans mes bras, comme si on m'y avait planté quelque chose. Mais quand je baissai les yeux sur mes poignets il n'y avait rien. J'hallucinais alors? C'était bien le moment tient >< c'était pas le moment de devenir fou il fallait que j'arrive à me relever. Je posai mes mains sur le sol et me redressai lentement. La douleur de mon ventre avait disparu mais j'avais mal au coeur, j'avais peur. Je me relevai et m'avançai vers la porte en bois. Je frappai contre le panneau avec le peu de force qui me restait.
Sortez-moi de là... je vous en supplie.
Les murmures faiblirent avant de ne plus résonner du tout. Non, me laissez pas!

Je me laissai glisser à genoux et appuyai mon front contre la porte. J'étais à bout de force et tout était silencieux. Il n'y avait que les battements de mon coeur qui amplissaient la pièces. Les battements faibles et irréguliers. Je commençai même à avoir du mal à respirer, mes inspirations étaient vaines, aussi profondes soient-elles. Je passai mes mains sur mes joues mais ça ne changeait rien, je ne parvenais pas à chasser mes larmes. Elles étaient là et semblaient bien décidé à rester... je commençai à hoqueter, chaque contraction de mon adbomen réveillant la douleur de mon ventre... comme si je suffoquai pas assez comme ça.
Ryo aide-moi... je t'en supplie j'ai besoin de toi...

Je reposai mes mains sur le bois, je devais sortir d'ici et retrouver Ryo coûte que coûte. Je poussai le panneau en suppliant pour qu'il s'ouvre... ce qu'il fit quelques minutes après. Je fermai les yeux, hésitant à voir ce qui se trouvait à présent devant moi. Quand je les ouvris enfin, tout était blanc. Il n'y avait plus rien. Je me relevai, suffocant toujours, et chaque souffle qui sortait de ma bouche se transformait en fine vapeur. Non mais pendant combien de temps allais-je errer ainsi? Passant d'un endroit inconnu à un autre? Je secouai la tête alors qu'une sensation glacée m'enveloppait lentement. Cette sensation ralentit à nouveau les battements de mon coeur. Nan... je veux pas mourir, nan...
Des voix brusques m'atteignirent à nouveau ainsi qu'un bip lent qui semblait les affoler de plus en plus.

Je plaquai mes mains sur mon visage alors que mes jambes fléchissaient, m'obligeant à me retrouver à nouveau à genoux sur le sol immaculé... mais il ne le resta pas longtemps, je sentis du sang couler de ma bouche et de la plaie de mon ventre qui était réapparue.
On dit souvent que quand on est sur le point de mourir on voit sa vie défiler devant nos yeux, sans distinction entre les moments tristes et les moments joyeux... alors pourquoi ne voyais-je que ces derniers jours encore et encore? Ma rencontre avec Ryo et toutes les fois où j'avais passé du temps avec lui...
Je toussai, crachant le sang qui rendait maintenant presque impossible ma respiration. Mais je sentais que même si je perdais du sang, il continuait d'arriver au niveau de mes poignets... arrivait-il assez vite pour que je survive?
De l'air s'engouffra brusquement et douloureusement dans mes bronches et mon pouls reprit un rythme plus rassurant mais toujours difficile.

Je me sentis partir en arrière et mon dos toucha le sol une seconde avant que celui-ci ne disparraisse. Ma voix éclata en un grand cri qui fut à peine audible alors que je me sentais flotter entre deux mondes.
La conscience et l'inconscience se disputaient mon état. Je sentais les tiraillements des instruments chirugicaux mais je ne pouvais rien faire pour qu'ils cessent. J'avais mal et je ne pouvais le leur faire comprendre. Quelque chose se posa dans la paume de ma main et mon réflexe fut de serrer de toutes mes forces mais le résultat fut décevant, je ne parvins qu'à effleurer de mes doigts cette chose.
Un bip régulier parvint à mes oreilles ainsi que de longs soupirs.
Pourquoi soupiraient-ils!? J'étais toujours inconscient et ma respiration était forcée par l'un de leurs appareils.
Mon corps fut déplacé alors que mon esprit repartait lentement dans cet espace blanc. Le bip sonore était tout ce que j'entendais... et la seule chose qui pouvait m'affirmer que je n'étais pas encore mort était la douleur constante de mon ventre.

Je pliai mes jambes et me laissai tomber en arrière, mes bras passant au-dessus de ma tête. Il n'y avait plus qu'un seul de mes poignets qui était piqué et le liquide allait-venait lentement comme s'il faisait parti du flux de mon corps.
Ma bouche cherchait l'air qui s'insufflait dans mes poumons. Tout était calme maintenant et j'étais seul... véritablement seul. Je laissai mon regard glisser tout autour de moi mais je finis par fermer les yeux tellement ce blanc m'insupportait.
Combien de temps allais-je rester ici? Comment allai-je sortir? Qui allait m'aider et me tirer de cet endroit? Qui savait où je me trouvais? Y avait-il quelqu'un qui se souciait de mon abscence?

- Yûya, est-ce que tu m'entends ?

L'appel résonna longtemps autour de moi avant que je ne comprenne que c'était à moi que cette personne s'adressait. Mais qui était-ce? Je la connaissais mais je n'arrivais pas à savoir qui c'était.
Je sentis qu'on prenait ma main, sûrement la même personne qui me parlait. Je refermai doucement ma main, me demandant si cela suffirait à ce qu'il sache que j'étais là, quelque part.

- Ryo...

Ma voix me semblait creuse, elle se répercutait sur quelque chose qui était contre ma bouche. Est-ce qu'il m'entendait? C'était le seul mot qui me venait à l'esprit... j'espérais en le répétant j'arriverais à retrouver mon aimé.

- Ne t'inquiètes pas Yûya, je vais aller chercher ce Ryo.

Ryo... pourquoi cette personne prononcçait-elle son nom...? Encore une fois il me fallu un instant pour comprendre le sens de ses mots. Je sentis une nouvelle pression sur ma main avant qu'elle ne disparaisse et me laisse perdu dans ce cocon livide.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'attendis avec espoir que cette main reprenne la mienne. Je ne voulais pas qu'on m'abandonne ici... et s'il ne trouvait pas Ryo? S'il me laissait tout ici pour toujours? Je voulais sortir d'ici et savoir ce qui m'était arrivé...

Un silence pesant s'installa à nouveau dans l'univers livide qui semblait être devenu le mien pour un bon moment. Arriverais-je à m'en extirper un jour? Par quel moyen pourrais-je bien y parvenir? Je fermai les yeux, passant mes mains sur mon visage pour empêcher mes larmes de l'envahir.
Le silence durait de plus en plus, et j'avais de moins en moins l'espoir de sortir d'ici... je ne me rappelais pas ce qui m'était arrivé avant que je n'arrive ici... m'étais-je blessé? comment? quand? où? qui m'avait emmené ici?
Mon corps blessé convulsa à cause des sanglots que je m'entêtais à contenir.

Depuis que j'avais reçu ce coup de téléphone pour me prévenir de l'état de Yûya, je n'arrivais même plus à cesser de trembler. J'étais tellement inquièt pour lui, que c'était presqu'un supplice de ne pas pouvoir me rendre plus vite à l'hôpital. Je n'arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer pour que ce petit ange se retrouve aux soins intensifs. Jun m'avait bien expliquer en grande partie, mais il m'avait sembler qu'il est éviter quelques renseignements utiles. Mais bon, je saurais bien une fois que je verrais Yûya. J'entrais finalement à l'intérieur de l'hôpital et me dirigeais sans attendre vers la réception.

- Je voudrais la chambre de Yûya Tegoshi, s'il vous plaît.

L'infirmière me jeta un drôle de regard avant de fouiller dans son livre. Elle m'indiqua le numéro de la chambre et je m'empressais de m'y rendre sur le champ. J'espère seulement que tout va bien pour lui. Une fois devant celle-ci, je poussais doucement la porte avant de poser monr egard sur le lit. Le voir dans un tel état était vraiment douloureux. Je refermais la porte avant de m'approcher doucement du lit.

- C'est moi Yûya. Je suis venu te tenir compagnie.

J'attrapais doucement sa main en la serrant dans la mienne alors qu'une larme roulait doucement sur ma joue.

Je sentis une présence approcher de moi après un temps qui me parut horriblement long.

- C'est moi Yûya. Je suis venu te tenir compagnie.

Mon coeur manqua un battement au son de cette voix et une chaleur engloba ma main. Ryo... les larmes qui roulaient sur mes joues doublèrent d'ampleur. Il était là... près de moi... Je serrai légèrement sa main, c'était la seule chose que je pouvais faire pour lui montrer que je savais qu'il était là. J'aurais voulu faire plus, je voulais me réveiller et le voir... me réfugier dans ses bras et oublier ce qui venait d'arriver.

La pression qui se fit ressentir sur ma main me fit sourire doucement. Au moins il m'entendait, c'était déjà un bon début. J'effaçais rapidement la larme qui avait rouler sur ma joue de ma main libre avant de me pencher pour déposer un baiser sur son front.

- Ça va aller mon ange. Tu vas rapidement te remettre de tout ça et bientôt tu sortiras d'ici et tout rentrera dans l'ordre.

Je me redressais en souriant, tentant deme rassurer par la même occasion. À le voir ainsi, c'était difficile d'imaginer qu'il puisse sortir bientôt, mais je voulais tout de même garder un espoir. Le voir sourire de nouveau en me regardant. Sentir sa chaleur contre moi.

J'essuyai doucement mes joues en sentant un contact chaud sur mon front. J'y posai ma main en soupirant.

- Ça va aller mon ange. Tu vas rapidement te remettre de tout ça et bientôt tu sortiras d'ici et tout rentrera dans l'ordre.

Est-ce qu'il avait raison? Oui, je devais croire que ça s'arrangerait vite mais j'avais du mal à m'en convaincre tout de même. Je n'avais aucun moyen de sortir de là, il n'y avait pas de mur, ni de plafond, rien que le sol qui s'étendait à perte de vue, blanc comme la neige. Ce blanc commençait à me taper sur le système, d'ailleurs.
Je me tournai, posant ma joue contre le sol qui se révéla être totalement glacé. Je fermai les poings et frappai dessus, ayant dans l'idée de le briser, sans vraiment grand espoir d'y arriver.